Dans la banlieue de Rennes, Human Lab, un « laboratoire de fabrication » veut développer la fabrication collaborative de prothèses et d’aides au handicap à prix modiques. C’est Nicolas Huchet, amputé de la main à la suite d’un accident du travail, qui a créé Human Lab, soutenu notamment par la fondation Google et par la Fondation de France.
Une des salariées, Sylvie Petit, ancienne restauratrice à Royan, amputée de la main droite après avoir été renversée par un camion, utilise une prothèse remboursée par la Sécurité sociale, une pince « efficace mais limitée par rapport aux prothèses high tech qui, elles, ne sont pas prises en charge ». Avec une équipe de bénévoles et grâce à l’impression 3D, elle a donc conçu à partir de plans japonais le prototype d’une main bionique, équipée d’un moteur et de capteurs (cf. Une main bionique « incroyablement réaliste »). Elle explique : « Pendant longtemps, je ne suis sortie qu’en manches longues, j’avais honte. Même si ma nouvelle main n’est pour le moment qu’un prototype, ce projet a changé mon regard sur mon handicap » (cf. L’impression 3D de tissus humains, une innovation contestée).
Adamou Amadou Souley, un jeune Brestois atteint d’un handicap moteur à la suite d’une poliomyélite, coordonne un projet d’orthèse motorisée pour membres inférieurs. Il assure : « Les espaces collaboratifs sont un espoir pour un grand nombre de personnes handicapées qui dans le monde n’ont pas accès à une prothèse. Tout le monde ne peut pas venir dans un pays riche pour s’équiper. Avec les licences libres, il n’y a plus de frontières, on réduit le fossé entre pays pauvres et riches ».
Le Monde, Claire Legros (05/01/2017)