« Le 20 février dernier, cinq propositions de loi introduisant l’euthanasie au Portugal ont été approuvées par le Parlement portugais. » (cf. Portugal : Le Parlement favorable en première lecture à la dépénalisation de l’euthanasie). Des propositions qui, suivant le processus parlementaire, « ont été envoyées à une commission parlementaire afin d’ouvrir le débat article par article », alors qu’une pétition était lancée par la fédération Pela Vida afin d’obtenir un référendum. La pétition avait recueilli 95 000 signatures le 18 juin, quand le nombre nécessaire pour demander au Parlement un vote sur un référendum est 60 000. Le 13 mars, le confinement est venu interrompre le processus.
Le confinement désormais levé, le parlement portugais a annoncé qu’il allait rouvrir le débat. Cependant, dans une déclaration commune lundi 21 juin, « quinze des plus importants professeurs universitaires de droit public au Portugal » ont affirmé que « les propositions de loi sur l’euthanasie sont inconstitutionnelles ». Parmi les signataires : le professeur Jorge Miranda, « connu au Portugal comme “le père de la constitution portugaise” car il était la figure dominante, en tant que parlementaire, lorsque la constitution démocratique actuelle a été rédigée en 1976 ». De plus, « le Barreau des médecins (organe qui, au Portugal, a le pouvoir de réglementer la profession par délégation du gouvernement) a informé le Parlement que, si cette loi est approuvée, il opposera le droit constitutionnel de résistance et qu’aucun médecin ne sera donc nommé dans les commissions qui sont censées décider chaque cas d’euthanasie ».
Suite à cette déclaration, le parlement a indiqué qu’il n’y aurait pas de vote avant le mois d’août et que le débat serait prolongé jusqu’au mois de septembre ou d’octobre.
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One of us (24/06/2020)