Le Quotidien du médecin rapporte les résultats d’une étude menée par l’équipe de Paul Sagot du CHU de Dijon montrant que le nombre de naissances d’enfants trisomiques en France a considérablement diminué ces dernières années malgré l’élévation de l’âge de la maternité. Avec son équipe de médecins, épidémiologistes et généticiens, Paul Sagot a cherché une "corrélation entre les âges maternels, les taux théoriques d’enfants trisomiques attendus et la réalité des naissances". Deux constats ressortent de cette enquête publiée dans deux articles du Journal de Gynécologie, Obstétrique et Biologie de la Reproduction : d’une part, la conception d’enfants trisomiques a augmenté de façon importante; d’autre part, seul un petit nombre de ces enfants naissent à cause de dépistage anténatal et de l’interruption médicale de grossesse (IMG).
Dans une première étude, les auteurs de l’enquête se sont servis des données de l’Insee de 1965 à 2008 et ont montré qu’en l’espace des trente dernières années de cette période, "l’âge moyen des mères a augmenté de 4 ans, passant de 26 à 30 ans". Quatre années suffisent à entraîner le doublement de la prévalence de naissances d’enfants trisomiques 21 "attendues". Les auteurs de l’enquête notent que la prévalence totale de la trisomie 21 est passée de 14 à 23/10 000 entre 1978 et 2005.
La seconde étude révèle que dans les faits, les taux de naissances enregistrées sont bien plus faibles : la prévalence de naissances d’enfants trisomiques 21 "a chuté de 14/10 000 en 1978 à 5,1/10 000 en 2005 (7,1 à Paris)". Cette importante diminution est entièrement due "à la politique de dépistage prénatal mise en place depuis une trentaine d’années et aux IMG qui s’ensuivent". En 2005, l’augmentation du nombre d’IMG après diagnostic a d’ailleurs atteint 78%.
Le Quotidien du médecin (Dr. Guy Benzadon) 22/06/10
