« Aucune société ne peut progresser en normalisant la vente du corps des femmes » : à l’ONU, Reem Alsalem appelle à abolir la GPA
Le 10 octobre, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes et les filles a appelé à l’abolition universelle de la GPA. Quelques jours plus tôt, 228 ONG issues de 40 pays différents avaient soutenu son rapport dans une déclaration commune.
« Être né par GPA, c’est commencer sa vie par une rupture et une perte »
« Les femmes utilisées comme mères porteuses sont soumises à des violences physiques, psychologiques et économiques. Leur dignité et leurs droits fondamentaux sont bafoués », a dénoncé Reem Alsalem. « Aucune société ne peut progresser en normalisant la vente du corps des femmes. Ce n’est pas de l’amour, c’est de la violence », s’est-elle indignée. « Comme la prostitution, la GPA exploite les femmes pour être femmes. »
La Rapporteuse a également défendu les enfants nés de GPA, « séparés dès la naissance de la seule mère qu’ils aient jamais connue ». « Être né par GPA, c’est commencer sa vie par une rupture et une perte », pointe Reem Alsalem.
« Un moment historique pour les droits des femmes et des enfants »
La Rapporteuse spéciale s’est adressée aux Etats : « L’objectif doit être clair : abolir la GPA dans toutes ses formes ». Elle préconise de « criminaliser ceux qui achètent et profitent, jamais les femmes elles-mêmes ».
L’Italie (cf. L’Italie fait de la GPA un « délit universel »), l’Algérie, l’Égypte, le Cameroun et le Saint-Siège (cf. Lorsque la liberté s’écarte de la « vérité objective et universelle », « même le droit à la vie risque d’être négocié ») ont salué la qualité de son rapport et appuyé l’élaboration d’un traité. La Déclaration de Casablanca -dont c’est l’objectif- était à New York, représentée par son directeur exécutif, Bernard Garcia et sa porte-parole, Olivia Maurel, elle-même née par GPA : il s’agit d’« un moment historique pour les droits des femmes et des enfants ». Olivia Maurel s’est réjouie : « Reem Alsalem a dit la vérité que le monde a besoin d’entendre : la GPA est une violence, pas un acte d’amour. L’histoire s’écrit aujourd’hui ».
A présent, un groupe de travail pourrait être constitué par les pays qui voudront étudier les propositions du rapport. Ainsi, ce groupe servirait de plateforme destinée à ce que des pays intéressés puissent avancer concrètement sur l’élaboration d’un traité.