Victoria : les médecins bientôt autorisés à proposer le suicide assisté
Le gouvernement de l’Etat du Victoria, en Australie, a introduit une série de modifications à la loi relative à l’« aide à mourir »[1] adoptée en 2017 (cf. Victoria : le suicide en hausse de 50 % depuis la légalisation du suicide assisté). Les 13 amendements incluent la suppression de la clause interdisant les médecins de proposer l’« aide à mourir » comme une « option valable » à des patients en phase terminale souhaitant évoquer leurs « options de fin de vie ».
Par ailleurs, les patients ayant un pronostic vital engagé à un an seront désormais éligibles au suicide assisté, contre 6 mois auparavant. Et ceux atteints d’une maladie dégénérative devront obtenir l’accord de deux médecins, contre trois auparavant. Des dispositions destinées à rendre la procédure « plus facile » et « plus juste » « tout en préservant les garde-fous », selon le Premier ministre, Jacinta Allan. Pour la ministre de la Santé, Mary-Anne Thomas, il s’agit également de s’aligner avec les autres Etats.
Une procédure plus rapide
Actuellement, pour accéder à l’« aide à mourir », les résidents du Victoria doivent être atteints d’une maladie « en phase avancée, qui conduit au décès » et qui leur cause des souffrances qu’ils jugent « intolérables ».
Ils doivent être en capacité de faire eux-mêmes la demande, à formuler à trois reprises. Le délai entre la première et la deuxième passera toutefois de 9 à 5 jours.
Augmenter les effectifs
Les praticiens qui exercent leur clause de conscience devront désormais fournir « un minimum d’informations » aux patients. Deux médecins « expérimentés » doivent évaluer la demande, dont au moins un spécialiste.
En outre, les autorisations seront « simplifiées » et un nouveau rôle de « praticien administratif » sera créé pour « augmenter les effectifs ».
Ces dispositions devraient mettre 18 mois à entrer en vigueur. Elles seront réévaluées dans un délai de 3 ans, puis tous les 5 ans. Depuis 2019, 1683 résidents de l’Etat du Victoria ont mis fin à leurs jours en recourant à l’« aide à mourir ». Toute personne incitant quelqu’un à le faire est passible de 5 ans de prison et d’une amende « importante ».
Complément du 30/10/2025 : Les députés ont adopté la révision de la loi relative à l' »aide à mourir » le 29 octobre. Elle doit désormais être examinée par la Chambre haute.
[1] La terminologie adoptée en Australie est « voluntary assisted dying » (VAD)
Sources de la synthèse de presse : 9news, Patrick Brischetto (14/10/2025) ; The Advocate, Callum Godde (14/10/2025) ; Sydney Morning Herald, Rachel Eddie et Kieran Rooney (29/10/2025)