Contraception : des micromoteurs « pilotables de l’extérieur » insérés dans les trompes de Fallope

Publié le 30 octobre 2025
Contraception : des micromoteurs « pilotables de l’extérieur » insérés dans les trompes de Fallope
© iStock

Pour pallier les problèmes que soulève la contraception hormonale (cf. Contraception : des progestatifs courants augmentent le risque de tumeur cérébrale ; Une nouvelle étude montre que la contraception hormonale influence les émotions et la mémoire chez les femmes), une start-up néerlandaise, Choice, a collaboré avec SilMach, une entreprise française spécialisée en micromécanique et basée à Besançon, dans le but de créer un « micromoteur » permettant d’ouvrir et de fermer de fines valves implantées dans les trompes de Fallope.

Le PDG de Choice, Peter Van de Graff souhaitait développer une méthode contraceptive sans chimie : « Les femmes sont fatiguées par les méthodes de contraception actuelles, avec davantage d’hormones de chimie et des effets secondaires dans leur corps. Ainsi, on a voulu procéder par la route la plus simple de façon mécanique, c’est-à-dire empêcher, bloquer le contact entre les spermatozoïdes et l’ovule » (cf. Essure® : la santé des femmes face à l’industrie pharmaceutique).

Empêcher ou permettre la rencontre des gamètes

Plus précisément, les fines valves ainsi implantées ont pour but soit d’empêcher la rencontre entre les gamètes quand elles sont fermées, soit de la permettre si elles sont ouvertes.

Le directeur de SilMach, Pierre-François Louvigné, indique qu’il s’agit d’une « micromotorisation de seulement 10 x 1 x 0,1 millimètres, très peu énergivore, très peu productrice de chaleur et intégrée sur un grain de riz ».

« Ce petit dispositif qui est installé, il est tout petit, il est installé sans opération chirurgicale, précise-t-il. Et le grand avantage de ces concepts de micro implant, c’est qu’en plus ils sont pilotables de l’extérieur ».

« Une méthode de contraception qui ne demande pas beaucoup de réflexion auprès des femmes »

Le pilotage s’effectue via une sonde posée sur le ventre de la femme. Cette sonde diffuse des ondes sonores qui permettent de recharger le micromoteur et maîtriser la position des valves – ouvertes ou fermées.

Pour Peter Van de Graff, « c’est une méthode de contraception qui ne demande pas beaucoup de réflexion auprès des femmes. Elles n’ont pas à réfléchir tout le temps ou à s’inquiéter tout le temps. Il faut juste prendre la décision. Là, je ne veux pas d’enfant, donc je veux être infertile pendant une période et là je désire un enfant, donc je passe à la fertilité. »

Sur le marché en 2030 ?

Cette méthode contraceptive pourrait arriver sur le marché vers 2030. Des essais cliniques sont prévus pour le quatrième trimestre 2026 : « Nous avons déjà confirmé que notre dispositif fonctionne sur des lapins. Reste à la vérifier sur les femmes. Mais comme nous n’utilisons ni hormones ni produits chimiques et que le tout est constitué de matériaux hautement biocompatibles, notre équipe est confiante », avance Peter Van de Graaf.

Sources de la synthèse de presse : France bleu (28/10/2025) ; Futura sciences, Nathalie Meyer (24/10/2025) ; La Tribune, Amandine Ibled (13/10/2025) ; Les Echos, Monique Clémens (09/10/2025)